Le conflit israélo-palestinien a polarisé les Juifs du monde entier : d’un côté les pro-israéliens, de l’autre les pro-palestiniens. Dans le discours populaire, on ne peut pas être pro deux choses à la fois, et la plupart du temps cette prise de position repose sur très peu de connaissances de la réalité.
La question du positionnement nous renvoie à une question fondamentale sur notre identité, à la définition même de ce que nous sommes. Se demander comment on perçoit le conflit ou l’antisémitisme en France, c’est en réalité une question sur le signifiant juif : que signifie pour chacun et chacune d’entre nous le fait d’être juif, que signifie être juif et au pouvoir, que signifie être juif et être une minorité de nombre et, peut-être plus gravement encore : qui voulons-nous être ?
Le pouvoir politique a été un fait extérieur au judaïsme pendant une très longue période. Pendant des millénaires nous n’avons pas eu, en tant que groupe, le pouvoir ou l’accès au pouvoir. Cela fait 77 ans que l’État d’Israël existe, et que les Juifs en Israël et à travers le monde sont à nouveau en position de pouvoir. Or diriger, gouverner, organiser, signifie d’abord faire des choix, prendre des décisions, à chaque niveau de façon différente, comme nous le rappelle le Deutéronome :
רְאֵה נָתַתִּי לְפָנֶיךָ הַיּוֹם אֶת הַחַיִּים וְאֶת הַטּוֹב וְאֶת הַמָּוֶת וְאֶת הָרָע
Vois, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal.
Le pouvoir renferme un danger, un risque immense pour soi et pour autrui, un risque de déviance morale, d’instrumentalisation d’autrui, de crime politique, de recherche du pouvoir en tant que fin propre. Et en même temps, il y a dans le pouvoir une occasion inégalée de construire, de réparer, de protéger, de rendre meilleur.
Que choisit-on à chaque étape de nos indépendances, qu’elles soient personnelles, collectives, nationales, humaines ?
Le midrash de la colombe prise au piège
Pour tenter de répondre à cette question, je vous propose un voyage dans trois textes, trois formes de midrashim. Le premier texte est tiré du midrash Shir Hashirim Rabba. Il commente le fameux verset :
יוֹנָתִי בְּחַגְוֵי הַסֶּלַע בְּסֵתֶר הַמַּדְרֵגָה הַרְאִינִי אֶת־מַרְאַיִךְ הַשְׁמִיעִנִי אֶת־קוֹלֵךְ כִּי־קוֹלֵךְ עָרֵב וּמַרְאֵיךְ נָאוֶה׃
Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher, qui te caches dans les parois escarpées, fais-moi voir ta figure, fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce, et ta figure est agréable.
C’est l’histoire d’une colombe qui se cache dans les rainures du rocher, sur les terrasses. Quelqu’un lui dit : “Il est temps de sortir, vas-y fais-toi entendre, agis, sors au monde.” La colombe est la femme sans nom du texte. Et le bien-aimé mystérieux lui parle.
Le midrash lit ce verset et nous raconte une autre histoire :
תָּנֵי דְבֵי רַבִּי יִשְׁמָעֵאל: בְּשָׁעָה שֶׁיָּצְאוּ יִשְׂרָאֵל מִמִּצְרַיִם לְמָה הָיוּ דּוֹמִין ? לְיוֹנָה שֶׁבָּרְחָה מִפְּנֵי הַנֵּץ וְנִכְנְסָה לִנְקִיק הַסֶּלַע וּמָצְאָה שָׁם הַנָּחָשׁ מְקַנֵּן, וְנִכְנס לִפְנִים וְלֹא הָיְתָה יְכוֹלָה לְהִכָּנֵס שֶׁעֲדַיִן הַנָּחָשׁ מְקַנֵּן. תַּחֲזֹר לַאֲחוֹרָהּ, לֹא תהיה יְכוֹלָה שֶׁהַנֵּץ עוֹמֵד בַּחוּץ. מֶה עָשְׂתָה הַיּוֹנָה? הִתְחִילָה צוַֹחַת וּמְטַפַּחַת בַּאֲגַפֶּיהָ כְּדֵי שֶׁיִּשְׁמַע לָהּ בַּעַל הַשּׁוֹבָךְ וְיָבוֹא וְיַצִּילָהּ
כָּךְ הָיוּ יִשְׂרָאֵל דּוֹמִין עַל הַיָּם. לֵירֵד לַיָּם לֹא הָיוּ יְכוֹלִין, שֶׁעֲדַיִן לֹא נִקְרַע לָהֶם הַיָּם, לַחֲזֹר לַאֲחוֹרֵיהֶם לֹא הָיוּ יְכוֹלִין שֶׁכְּבָר פַּרְעֹה הִקְרִיב. מֶה עָשׂוּ? וַיִּירְאוּ מְאֹד וַיִּצְעֲקוּ בְנֵי יִשְׂרָאֵל אֶל ה’, מִיָּד: וַיּוֹשַׁע ה’ בַּיּוֹם הַהוּא את ישראל.
L’école de Rabbi Ishmaël enseigne : Quand Israël sortirent d’Égypte, à quoi ressemblaient-ils ? À une colombe qui fuyait un faucon et entra dans la fente d’un rocher, et y trouva un serpent qui s’y nichait. Quand elle essaya d’entrer, elle n’y parvint pas car le serpent s’y nichait. Quant à revenir en arrière, elle ne le pouvait pas non plus car le faucon planait à l’extérieur. Que fit la colombe ? Elle se mit à crier et à battre des ailes pour que le propriétaire du pigeonnier l’entende et vienne à son secours.
C’est ainsi qu’était Israël sur la mer. Ils ne pouvaient pas descendre dans la mer, parce qu’elle n’avait pas encore été divisée pour eux. Ils ne pouvaient pas faire demi-tour, car Pharaon s’approchait déjà. Que firent-ils ? « Et ils avaient très peur ; et les enfants d’Israël crièrent vers le Seigneur. » Aussitôt, « Et l’Eternel sauva Israël ce jour-là. »
D’un point de vue littéraire, le midrash développe le verset pour lui faire raconter une autre histoire. La colombe c’est le peuple d’Israël, le bien-aimé c’est Dieu. Dans cette histoire, la colombe ne se trouve pas à l’intérieur du rocher, elle cherche au contraire un endroit où se poser, comme la colombe de Noé qui ne trouvait pas de place pour se reposer : וְלֹא מָצְאָה הַיּוֹנָה מָנוֹחַ לְכַף רַגְלָהּ / La colombe ne put trouver un lieu de repos pour son pied1.
La voix n’est plus seulement l’outil d’expression de la colombe, une façon de sortir de son inhibition ou d’agir dans le monde, mais un moyen de crier vers Dieu pour qu’il la sauve. Le peuple d’Israël pris entre la mer et Pharaon n’a plus qu’une issue : prier et crier vers Dieu pour qu’il le sauve.
Israël est décrit ici comme dépendant du bon vouloir de Dieu. La survie d’Israël est conditionnée à sa capacité à être en lien avec la divinité. Le midrash semble dire qu’Israël revient vers Dieu uniquement dans les situations de grand danger, et peut-être même, que Dieu nous met volontairement dans ces situations pour “entendre la voix de son peuple”.
Mais dans cette histoire, la colombe n’est plus celle qui peut prendre son indépendance en sortant de sa cachette, au contraire, elle est perpétuellement attaquée, isolée, et n’a de recours possible qu’auprès de Dieu. Israël comme victime ultime. Le midrash sacralise presque cette situation fébrile.
Le pouvoir et ses dangers
En regard, le Midrash Tanhouma pointe d’une façon extraordinairement actuelle ce que le pouvoir politique peut causer à celui qui le détient. Le midrash porte sur le mot משפט, qu’on peut traduire par loi ou justice, dans un verset de l’Exode : וְאֵלֶּה הַמִּשְׁפָּטִים אֲשֶׁר תָּשִׂים לִפְנֵיהֶם / Et voici les lois que tu mettras devant eux2.
וְאֵלֶּה. זֶה שֶׁאָמַר הַכָּתוּב: וְעֹז מֶלֶךְ מִשְׁפָּט אָהֵב, אַתָּה כּוֹנַנְתָּ מֵישָׁרִים, מִשְׁפָּט וּצְדָקָה בְּיַעֲקֹב אַתָּה עָשִׂיתָ. כָּל הָעֹז וְהַשֶּׁבַח וְהַגְּדֻלָּה וְהַגְּבוּרָה שֶׁל מֶלֶךְ מַלְכֵי הַמְּלָכִים, הוּא מִשְׁפָּט אָהֵב.
בְּנֹהַג שֶׁבָּעוֹלָם, מִי שֶׁהוּא בַּעַל זְרוֹעַ אֵינוֹ רוֹצֶה לַעֲשׂוֹת דְּבָרָיו בְּמִשְׁפָּט, אֶלָּא מַעֲבִיר עַל הַמִּשְׁפָּט, חוֹמֵס וְגוֹזֵל, וּמַעֲבִיר עַל דַּעַת קוֹנוֹ, וְנוֹשֵׂא פָּנִים לִפְנֵי אוֹהֲבָיו וּקְרוֹבָיו, וְעוֹשֶׂה שֶׁלֹּא כַּדִּין לְשׂוֹנְאָיו.
אֲבָל הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא מֶלֶךְ מַלְכֵי הַמְּלָכִים, מִשְׁפָּט אָהֵב, אֵינוֹ עוֹשֶׂה דְּבָרָיו אֶלָּא בְּמִשְׁפָּט. הֱוֵי, וְעֹז מֶלֶךְ מִשְׁפָּט אָהֵב.
Et voici les lois. C’est ce que dit le verset : « Puissant roi qui aime la justice, (Psaumes 99 :4) » . Toute la force, la louange, la grandeur et la puissance du roi des rois, est l’amour de la justice.
Normalement, celui qui est puissant ne se soucie pas d’agir conformément aux exigences de la justice. En fait, il ignore la justice et commet des actes de violence et vole. Il ne tient pas compte de son Créateur, favorise ses amis et ses proches et agit injustement envers ses ennemis.
Mais le Saint, béni soit-Il, le roi des rois, aime la justice et n’agit que dans le cadre de la loi. C’est pourquoi il est dit : « La puissance du Roi est son amour de la justice ».
Le midrash nous dit cela : bien qu’on ait tendance à présenter le retournement du pouvoir contre ceux qu’il est censé protéger comme un faux pas, un dérèglement, une déviance du système, en réalité, c’est un motif qui se répète, c’est un risque inhérent au pouvoir. Le fait d’aimer la loi quand on a le pouvoir n’est absolument pas un postulat. Car celui qui a le pouvoir en général – בנוהג שבעולם – n’aime ni la justice ni la loi.
Et par contraste, la force, la puissance du Roi des rois, de Dieu, c’est justement qu’Il aime, qu’Il chérit la loi et la justice. Au niveau de l’Etre divin, il n’y a pas de contradiction entre le pouvoir et la loi.
Le midrash décrit le monde réel mais la théologie midrashique nous fait entrevoir ce que le monde pourrait être, si seulement on appliquait ce qu’on exprime à travers Dieu. Le midrash nous dit qu’il y a une autre possibilité d’agir : faire comme Dieu ; circonscrire le pouvoir à la loi et à la justice parce que la puissance ultime est justice.
Il n’est pas question ici de position victimaire comme dans le premier midrash sur Shir haShirim mais au contraire, de la possibilité d’être acteur, d’agir pour imiter Dieu. Et la seule façon d’imiter Dieu est de subordonner le pouvoir à la justice, à la loi.
Meir Ariel : une vision critique du pouvoir israélien
Dans son poème Midrash Yonati, Meir Ariel3 s’appuie sur le verset de Shir Hashirim pour construire une critique acerbe de la politique israélienne des dernières décennies. Il commence par revisiter l’image de Jérusalem :
שאלו על לב ירושלים
שאלוה לשלומה
אבנים בלב ירושלים
כיכר השוק הומה
בשקרים ועוול מתעטפת
לרגל מלאכת החומה
אך מבעד לצעיף נשקפת
עירנו עירומה
שלא רודפת צדק צדק
לא רוצה שלום
כי אין שלום בלי צדק
רק למה באנו הלום?
מה חלמנו חלום? הניקץ היום?
Demandez après le cœur de Jérusalem
Demandez-lui comment elle va
Pierres au cœur de Jérusalem
Le marché fourmille.
Elle s’enveloppe dans la tromperie et l’injustice
À l’occasion de la construction du mur
Mais derrière son voile s’expose
Notre ville nue.
Elle ne cherche pas la justice la justice,
Ne souhaite pas la paix.
Car il n’y a pas de paix sans justice,
Seulement pourquoi sommes-nous venus ici ?
Quel rêve avons-nous rêvé ? Réveillerons-nous aujourd’hui ?
Le poème s’ouvre par une variation du verset des Psaumes : שַׁאֲלוּ שְׁלוֹם יְרוּשָׁלָ͏ִם יִשְׁלָיוּ אֹהֲבָיִךְ / Demandez la paix de Jérusalem, que ceux qui t’aiment soient en sécurité4.
Mais, tandis que la demande dans les Psaumes est posée avec un amour nostalgique, ici elle est en partie moquerie et provocation. Les pierres au cœur de Jérusalem c’est le mur des lamentations libéré, mais aussi une référence à Naomi Shemer qui chantait : כיכר השוק ריקה, la place du marché est vide. Meir dit : כיכר השוק הומה, non, la place est pleine, il y a des gens. Tu ne les vois peut-être pas, mais ils sont là.
Ce poème s’appelle Midrash Yonati. La colombe c’est Jérusalem, comme dans le livre de Tsfania où elle appelée העיר היונה, la ville de la colombe5. Elle y est décrite comme une ville corrompue, où les ministres sont des lions, les juges des loups, les prophètes des gens immoraux et où les prêtres profanent le Temple.
Jérusalem (synecdoque pour l’État d’Israël) s’enveloppe d’injustice et de mensonges pour מלאכת החומה / le travail du mur, expression empruntée à Néhémie6. Dans le texte d’origine, l’expression décrit la reconstruction du mur de Jérusalem à l’époque du retour à Sion, mais ici elle traduit les tendances d’expansion et de colonisation qui ont suivi la Guerre des Six Jours. Selon Meir, celles-ci sont menées avec une avidité vorace et écrasante, laissant leurs auteurs moralement nus derrière le voile du patriotisme national. Même les discours de paix de Jérusalem envers ses voisins sont, selon lui, vides, de simples paroles en l’air, puisque « il n’y a pas de paix sans justice », et la justice est certainement absente de ses domaines.
Jérusalem est perçue par Meir comme évoluant dans un rêve enivrant, sans véritable conscience des conséquences morales et existentielles qui pourraient en découler. Est-ce là le but que nous recherchions ? Dans quel genre de rêve sommes-nous ? Nous réveillerons-nous avant qu’il ne soit trop tard ?
Le poète reprend l’image de la colombe et du faucon, mais il l’adapte à la situation contemporaine d’Israël :
יונתי שוב בחגוי הסלע
מרטט הנץ מעל
ובסתר מדרגה לבלע
נפער פי הנפתל.
זה ארצות הים מאחורינו
אנחנו תשוקתם
זה הארצות שמסביבנו
אנחנו זמרתם.
Ma colombe à nouveau dans les fentes du rocher
Alors que le faucon plane au-dessus
Et dans le secret de la falaise, engloutissant
s’ouvre la bouche du serpent.
Voici les pays de la mer derrière nous,
Nous sommes leur désir.
Voici ces terres qui nous entourent,
Nous sommes leur chœur/ leur récolte.
La situation d’Israël aujourd’hui, selon Meir, n’est pas fondamentalement différente de celle décrite dans le midrash. Le désert qui nous entoure avec ses habitants – une masse grande et menaçante qui n’a pas encore accepté notre présence ici – est devant nous. Derrière nous les pays de la mer, l’Occident, qui remue dans le chaudron du Moyen-Orient, en raison de ses propres intérêts. Ici le faucon et là le serpent. Nulle part où fuir.
Mais le point crucial du poème est sa critique de l’expansion territoriale d’Israël et de son rapport à la terre :
שמיטה כהלכה אתה כבר יודע לעשות,
שאתה רץ לקחת עוד ועוד אדמות
בספק מרמה בחשד גזל
בחסות חשיכה בחסינות מושל
הזו גאולה? הזה כבודה?
כגנב במחתרת יהודה?
Et la jachère selon la loi, sais-tu déjà la pratiquer,
Que tu coures prendre encore et encore des terres ?
Dans une probable escroquerie, sous le soupçon du vol
sous couvert des ténèbres, sous l’immunité du gouverneur ?
Est-ce sa rédemption ? Est-ce son honneur ?
Comme un voleur dans la clandestinité de Juda ?
Meir utilise la référence à la loi de la jachère (shmita) pour rappeler que la terre appartient à Dieu, et que notre présence sur cette terre dépend de notre comportement moral et éthique. Il critique la façon dont Israël se considère maître de cette terre, vis-à-vis des Palestiniens. La violence de nos actes est le contraire de l’éthique que la Torah nous ordonne d’avoir, y compris par rapport à la terre.
Il conclut en revenant au verset original de Shir Hashirim, mais avec une nouvelle interprétation :
לו רק הראיני את מראיך
השמיעיני קולך
אמת וצדק בשערייך
זה נאווה מראך!
זה ערב קולך!
חן בעיני דודך!
Si seulement tu me laissais voir ton visage
Si tu me faisais entendre ta voix
Vérité et justice dans tes portes
C’est ta belle apparence !
C’est la douceur de ta voix !
Grâce aux yeux de ton Bien-Aimé !
La vraie beauté de Jérusalem, selon Meir, ne se trouve pas dans l’expansion territoriale, mais dans son adhésion aux valeurs de vérité et de justice. Il nous met en garde sur le fait qu’un comportement immoral est dangereux et peut nous détruire.
Qui voulons-nous être ?
Ces trois textes nous proposent différentes façons de nous raconter à nous-mêmes en tant que collectif juif. Le premier midrash nous présente comme une victime perpétuelle, dépendante de l’intervention divine. Le deuxième nous rappelle que le pouvoir porte en lui le risque inhérent de corruption, mais qu’il existe une autre voie – celle qui soumet le pouvoir à la justice. Le troisième, à travers la poésie de Meir Ariel, nous confronte à la réalité contemporaine et aux choix que nous faisons en tant que peuple au pouvoir.
Meir dit de façon allusive : on se raconte qu’on est la colombe mais prenons garde à ne pas devenir le faucon. On ne peut être colombe sans exercer le droit, sans rendre la justice, sans chercher la vérité. Au jour de l’indépendance, il faut décider qui on est : la colombe isolée de Shir Hashirim Rabba ou celle qui imite Dieu en exerçant le pouvoir avec justice.
Car finalement, c’est la question qui se pose à nous aujourd’hui : qui voulons-nous être ? Comment choisissons-nous de raconter notre histoire ? Et surtout, comment traduisons-nous cette narration en actions concrètes dans un monde où nous ne sommes plus seulement victimes, mais aussi détenteurs de pouvoir ? La réponse à ces questions déterminera non seulement notre identité collective, mais aussi notre avenir éthique7.
- Genèse 8:9. ↩︎
- Exode 21:1. ↩︎
- Meir Ariel (1942-1999) était un auteur-compositeur-interprète et guitariste israélien. ↩︎
- Psaumes 122:6. ↩︎
- Tsfania 3:1. ↩︎
- Néhémie 5:16. ↩︎
- Cet article n’aurait jamais vu le jour sans le cours de Rabbi Shoshana Cohen, et nos infinies conversations sur le pouvoir et l’éthique. Merci. ↩︎