Qu’est-ce qui est au cœur de l’expérience religieuse dans le judaïsme ? Que faire quand l’amour pour la vie et l’amour pour Dieu sont incompatibles ?

Gabriel Abensour continue sa réflexion sur le concept de Kidoush Hashem en analysant 2 écoles interprétatives opposées sur le célèbre passage du Talmud qui intime de mourir plutôt que transgresser certains commandements (Sanhédrin 74a) :

  1. Selon Rabbi Yshmaël, la loi n’a pas pour vocation de nous placer face à des dilemmes extrêmes. Lorsqu’il y a opposition entre la vie et l’observance de la Torah, on a le droit de transgresser, même en cas d’idolâtrie (à l’exception du meurtre). Lorsqu’il y a une dimension publique à la transgression, il devient impératif de choisir la mort pour éviter un Hiloul Hashem (profanation du Nom divin).
  2. Selon Rabbi Akiva et Rabbi Eliezer, l’idée centrale n’est pas seulement la préservation de la vie, mais l’amour absolu pour Dieu. Cet amour exige d’être prêt à mourir, même en privé, pour rester fidèle aux commandements divins. La souffrance, dans ce cas, devient une forme d’union ultime avec Dieu.

Gabriel Abensour discute ces 2 tendances à travers plusieurs histoires : une mystérieuse rencontre dans la maison de Nitza à Lod, des Maccabées résistant à l’envahisseur grec et des guérisseurs juifs aux pratiques douteuses…