Le piyout constitue l’une des expressions les plus raffinées de la poésie liturgique juive. Né à l’époque talmudique et développé particulièrement à partir du VIème siècle, cet art poétique enrichit et embellit la prière traditionnelle par des compositions savantes, mêlant virtuosité linguistique, profondeur théologique et émotion spirituelle.

Ce livret, édité en l’occasion d’un atelier mené à Ta Shma par Ariel Danan, réunit trois joyaux de cette tradition poétique, témoignant de la richesse créative du piyout à travers les siècles et les communautés :

  • Matai or dodi de Mordehai Torjman : Cette composition du rabbin et poète tunisien Mordehai Torjman (1810-1880) exprime l’attente messianique avec une ferveur particulière, caractéristique de la tradition séfarade nord-africaine.
  • Yedidi hashakhahta de Yehouda haLevy – Ce piyout du célèbre poète et philosophe andalou Yehouda haLevy (1075-1141) illustre le lyrisme mystique de l’âge d’or juif en Espagne, alliant quête spirituelle et nostalgie de Sion.
  • Yona ad Ana telekhi de Yaakov Ibn Tsour (oui, c’est un ancêtre de Gabriel ;)) – Œuvre du paytan espagnol Yaakov Ibn Tsour (XIVème siècle), cette pièce déploie une poignante métaphore filée autour de la colombe, symbole du peuple d’Israël en exil.